Fiscalité et imposition du PER suite au départ à la retraite
Après des années d'épargne sur votre Plan Épargne Retraite, l'heure de la retraite approche. Une question cruciale se pose alors : comment récupérer votre argent et surtout, combien allez-vous payer d'impôts ? Entre sortie en capital, rente viagère et prélèvements sociaux, la fiscalité du PER à la sortie mérite quelques explications. Pas de panique : on vous guide pour y voir clair et faire les bons choix selon votre situation.
PER et retraite : rappel des options de sortie
Trois possibilités au moment de partir à la retraite
Lorsque vous liquidez vos droits à la retraite, généralement à partir de 62 ans, votre PER vous offre trois options de récupération.
Vous pouvez opter pour une sortie en capital, c'est-à-dire récupérer tout ou partie de votre épargne en une ou plusieurs fois. Cette formule séduit ceux qui ont des projets précis en tête : travaux dans la maison, aide aux enfants, voyage de longue durée.
La sortie en rente viagère vous garantit un revenu régulier jusqu'à la fin de vos jours. Le montant versé chaque mois dépend de votre âge au moment du départ et du capital accumulé. Plus vous êtes jeune, plus la rente mensuelle sera faible, puisqu'elle devra être versée potentiellement plus longtemps.
Enfin, la sortie mixte combine les deux approches. Par exemple, vous pourriez retirer 40% en capital pour financer un projet immédiat, et convertir les 60% restants en rente pour sécuriser un complément de revenus régulier.
Quand peut-on débloquer son PER ?
En principe, le déblocage intervient à l'âge légal de départ à la retraite, soit 62 ans pour les personnes nées à partir de 1961. Mais certaines situations exceptionnelles permettent un déblocage anticipé : achat de la résidence principale, invalidité, décès du conjoint, fin de droits au chômage, surendettement ou cessation d'activité non salariée. Dans ces cas d'accident de la vie, la fiscalité est généralement plus avantageuse.
Sortie en capital : quelle imposition en 2025 ?
Le cas des versements déduits fiscalement
Si vous avez profité de la déduction fiscale pendant la phase d'épargne, le capital correspondant à ces versements sera ajouté à vos revenus imposables l'année de la sortie. Attention, ce capital n'ouvre pas droit à l'abattement de 10% habituellement appliqué aux pensions de retraite. Il est donc imposé au barème progressif de l'impôt sur le revenu selon votre tranche marginale.
Imaginons que Monsieur Durand perçoive déjà 25 000 euros de pension de retraite annuelle. S'il retire 50 000 euros de son PER en capital, son revenu imposable passera à 75 000 euros cette année-là, ce qui pourrait le faire basculer dans une tranche d'imposition supérieure.
Les plus-values générées par votre épargne (les intérêts et gains) sont quant à elles soumises au prélèvement forfaitaire unique de 30%, composé de 12,8% d'impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux. L'établissement bancaire prélève directement ce montant avant de vous verser le capital.
Les versements non déduits : un avantage fiscal à la sortie
Si vous n'avez pas déduit vos versements de vos revenus imposables pendant la phase d'épargne, la sortie en capital est beaucoup plus douce fiscalement. Le capital initial est totalement exonéré d'impôt sur le revenu, puisque vous avez déjà payé vos impôts dessus au moment des versements. Seules les plus-values restent imposées au prélèvement forfaitaire unique de 30%.
Cette stratégie s'avère particulièrement intéressante si vous étiez peu imposé pendant votre vie active ou si vous anticipez une situation fiscale moins favorable à la retraite que prévu.
La dispense de prélèvement pour les petits revenus
Bonne nouvelle si vos revenus sont modestes : vous pouvez demander à être dispensé du prélèvement forfaitaire de 12,8% si votre revenu fiscal de référence de l'avant-dernière année est inférieur à 25 000 euros pour une personne seule ou 50 000 euros pour un couple. Cette demande doit être faite avant le 30 novembre de l'année précédant le versement. Seuls les prélèvements sociaux de 17,2% resteront alors dus.
Sortie en rente : une fiscalité qui dépend de votre choix initial
Rente issue de versements déduits
Lorsque vous avez bénéficié de la déduction fiscale à l'entrée, la rente viagère est imposée comme une pension de retraite ordinaire. Elle s'ajoute à vos autres revenus de pension et bénéficie de l'abattement automatique de 10% appliqué aux retraites, dans la limite de 4 321 euros par foyer fiscal en 2025.
Le montant après abattement est ensuite soumis au barème progressif de l'impôt sur le revenu. Par ailleurs, des prélèvements sociaux de 17,2% s'appliquent, mais seulement après un abattement qui dépend de votre âge lors du premier versement de la rente : 30% si vous avez moins de 50 ans, 50% entre 50 et 59 ans, 60% entre 60 et 69 ans, et 70% au-delà de 70 ans.
Rente issue de versements non déduits
Si vous n'avez pas déduit vos versements, la rente relève du régime des rentes viagères à titre onéreux, un système bien plus avantageux. Dans ce cas, seule une fraction de la rente est imposable, selon votre âge au moment du premier versement. Les abattements sont identiques à ceux mentionnés ci-dessus, ce qui réduit considérablement la base imposable.
Prenons l'exemple de Madame Martin, 68 ans, qui perçoit une rente de 800 euros par mois issue de versements non déduits. Avec l'abattement de 60% applicable à son âge, seuls 320 euros par mois seront soumis au barème de l'impôt sur le revenu.
Déblocage anticipé : des règles fiscales spécifiques
Achat de la résidence principale
Si vous débloquez votre PER pour financer l'acquisition de votre logement principal, la fiscalité appliquée est la même que pour une sortie en capital classique. Le capital correspondant aux versements déduits est imposé au barème de l'impôt, et les plus-values au prélèvement forfaitaire de 30%. Attention toutefois : ce retrait va s'ajouter à vos revenus de l'année, ce qui peut vous faire basculer dans une tranche d'imposition supérieure et augmenter sensiblement votre facture fiscale.
Les accidents de la vie : une fiscalité allégée
Pour les cinq autres cas de déblocage anticipé (invalidité, décès du conjoint, fin de droits au chômage, surendettement, cessation d'activité non salariée), le capital est entièrement exonéré d'impôt sur le revenu. Seules les plus-values restent soumises aux prélèvements sociaux de 17,2%. Un justificatif officiel devra bien entendu être fourni pour bénéficier de cette exonération.
Comment optimiser la fiscalité de votre sortie de PER ?
Anticiper en fonction de votre tranche d'imposition
La clé d'une sortie optimisée réside dans l'anticipation. Si vous êtes fortement imposé pendant votre vie active et que vous prévoyez une baisse significative de vos revenus à la retraite, la déduction des versements pendant la phase d'épargne sera très avantageuse. À l'inverse, si vous êtes peu imposé pendant votre carrière, mieux vaut ne pas déduire vos versements pour bénéficier d'une sortie en capital quasi-exonérée.
Le fractionnement du capital
Plutôt que de tout retirer en une fois, vous pouvez étaler vos retraits sur plusieurs années. Cette stratégie permet de lisser la fiscalité en évitant de franchir brutalement une tranche d'imposition supérieure. Certains contrats proposent d'ailleurs une option de sortie en capital fractionné avec des versements mensuels, trimestriels ou annuels programmés.
La sortie mixte : le meilleur des deux mondes
Pour beaucoup de retraités, la solution la plus équilibrée consiste à combiner capital et rente. Vous pourriez par exemple retirer 30 à 40% en capital pour réaliser vos projets immédiats, tout en conservant une rente viagère qui sécurisera vos vieux jours. Cette approche permet de concilier souplesse et sécurité financière.
Témoignage
"J'ai pris ma retraite l'an dernier et j'avais accumulé près de 80 000 euros sur mon PER. Avec mon conseiller, on a calculé qu'en retirant tout en capital d'un coup, je serais passé dans la tranche à 41%. J'ai finalement opté pour une sortie mixte : 30 000 euros en capital pour refaire la toiture, et le reste converti en rente de 450 euros par mois. Fiscalement, c'était beaucoup plus intéressant et ça me rassure d'avoir ce complément régulier."
– Jean-Claude, 64 ans, Isère
Bon à savoir
La sortie en capital fractionné présente un double avantage : elle permet d'optimiser la fiscalité en lissant l'imposition sur plusieurs années, et votre épargne continue de produire des intérêts pendant la période de retrait progressif. Tous les contrats PER ne proposent pas cette option, renseignez-vous avant de souscrire.
PER et prélèvements sociaux : ce qu'il faut retenir
Les prélèvements sociaux au taux global de 17,2% s'appliquent systématiquement, que vous optiez pour une sortie en capital ou en rente. Ce taux comprend la CSG (9,2%), la CRDS (0,5%), la contribution de solidarité pour l'autonomie (0,3%) et la cotisation maladie (7,2%).
Pour la sortie en capital, ils portent uniquement sur les plus-values générées par le contrat. Pour la sortie en rente, ils s'appliquent sur la fraction imposable de la rente, après application des abattements liés à l'âge.
À noter que la CSG prélevée sur les rentes est partiellement déductible de votre revenu imposable à hauteur de 6,8%, ce qui permet de réduire légèrement votre imposition globale.
Attention
Le déblocage anticipé du PER, même pour l'achat de la résidence principale, entraîne une sortie obligatoire en capital. Vous ne pourrez pas opter pour une rente dans ce cas de figure. De plus, ce capital viendra s'ajouter à vos revenus de l'année en cours, ce qui peut considérablement alourdir votre facture fiscale. Il convient donc de bien mesurer l'impact fiscal avant de se lancer dans cette démarche.
Et la mutuelle santé dans tout ça ?
Au moment du passage à la retraite, vos besoins en matière de santé évoluent. Si vous débloquiez votre PER pour financer des projets, n'oubliez pas qu'une partie de ce budget devra probablement être consacrée à une bonne complémentaire santé. Les dépenses de santé augmentent avec l'âge : optique, dentaire, audioprothèses... Une mutuelle senior adaptée devient vite indispensable.
Chez Fauconis.fr, nous vous aidons à comparer les meilleures mutuelles santé pour retraités et à trouver celle qui correspond à vos besoins et à votre budget. Parce qu'une retraite sereine, c'est aussi une bonne couverture santé.
FAQ : vos questions sur la fiscalité du PER à la retraite
À quel moment puis-je débloquer mon PER sans pénalité ?
Vous pouvez débloquer votre PER dès que vous liquidez vos droits à la retraite, généralement à partir de 62 ans. Certains cas exceptionnels permettent un déblocage anticipé avec une fiscalité allégée : invalidité, décès du conjoint, fin de droits au chômage, surendettement ou cessation d'activité non salariée. L'achat de la résidence principale est également possible mais avec une fiscalité normale.
Vaut-il mieux sortir en capital ou en rente ?
Cela dépend de votre situation personnelle. La sortie en capital offre plus de souplesse pour réaliser des projets immédiats, mais peut générer une forte imposition l'année du retrait si vous aviez déduit vos versements. La rente viagère garantit un revenu régulier à vie avec une fiscalité généralement plus douce, surtout si vous n'aviez pas déduit vos versements. Beaucoup de retraités optent pour une solution mixte qui combine les avantages des deux formules.
Puis-je changer d'avis après avoir choisi mon mode de sortie ?
Une fois que vous avez opté pour une sortie en rente viagère, ce choix est définitif et irrévocable. Vous ne pourrez plus récupérer de capital par la suite. En revanche, si vous choisissez initialement une sortie en capital, vous pouvez décider ensuite de convertir une partie de votre épargne restante en rente. D'où l'importance de bien réfléchir avant de prendre votre décision.
Comment sont imposées les plus-values du PER ?
Les gains générés par votre épargne (intérêts et plus-values) sont systématiquement soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30%, composé de 12,8% d'impôt sur le revenu et 17,2% de prélèvements sociaux. Toutefois, si votre revenu fiscal de référence est inférieur à 25 000 euros (personne seule) ou 50 000 euros (couple), vous pouvez demander à être dispensé de la part impôt, seuls les prélèvements sociaux restant dus.
Que se passe-t-il si je décède avant d'avoir débloqué mon PER ?
En cas de décès avant la retraite, votre PER est transmis à vos héritiers ou aux bénéficiaires désignés dans le contrat. Le régime fiscal dépend du type de PER : pour un PER assurantiel, la fiscalité applicable est similaire à celle de l'assurance-vie, tandis que pour un PER bancaire, ce sont les droits de succession classiques qui s'appliquent. Si vous décédiez après avoir déjà débloqué votre PER en rente, seule la réversion au conjoint survivant est possible si vous l'aviez prévue dans le contrat.
La fiscalité du PER au moment de la retraite peut sembler complexe au premier abord, mais elle se résume à quelques règles simples. L'essentiel est d'anticiper en fonction de votre situation personnelle : vos revenus actuels et futurs, vos projets, votre besoin de sécurité financière. N'hésitez pas à vous faire accompagner par un conseiller pour simuler les différentes options et choisir celle qui minimisera votre imposition tout en répondant à vos besoins. Et rappelez-vous qu'une retraite bien préparée, c'est aussi une bonne mutuelle santé pour faire face sereinement aux dépenses de santé qui augmentent avec l'âge.
Sources :
- Service-Public.fr - Plan d'épargne retraite
- Impots.gouv.fr - Fiscalité de l'épargne retraite
- Meilleurtaux Placement - Fiscalité du PER 2025
- La Retraite en Clair - Guide fiscal du PER
- Previssima - Régime fiscal du PER