Quels investissements privilégier à la retraite ?
La retraite marque un tournant dans la gestion de votre patrimoine. Après des décennies à épargner et constituer votre capital, vous entrez dans une phase où vos priorités évoluent : préserver ce que vous avez construit, générer des revenus complémentaires stables, et préparer sereinement la transmission à vos proches. Mais face à la multitude de placements disponibles, comment faire les bons choix ? Quels investissements correspondent réellement aux besoins et contraintes des seniors ? Entre la volatilité des marchés financiers, la fiscalité qui change régulièrement, et les dépenses de santé qui peuvent s'alourdir avec l'âge, investir à la retraite nécessite une approche différente de celle que vous aviez à 40 ans. L'objectif n'est plus de prendre des risques pour maximiser les gains, mais de trouver le juste équilibre entre sécurité, rentabilité et disponibilité de votre argent. Dans ce guide complet, nous allons explorer les placements les plus adaptés aux retraités français, ceux qui permettent de dormir tranquille tout en optimisant votre situation financière. Vous découvrirez également les pièges à éviter, les stratégies fiscales avantageuses, et des cas concrets pour vous aider à construire votre propre stratégie patrimoniale.
Pourquoi adapter sa stratégie d'investissement à la retraite ?
Un horizon de placement différent
Quand vous étiez actif, vous pouviez vous permettre d'investir sur 20 ou 30 ans, en acceptant des fluctuations temporaires. À la retraite, votre horizon se raccourcit naturellement. Vous n'avez plus forcément 15 ans devant vous pour attendre qu'un placement se redresse après une crise.
Cette réalité change complètement la donne. Un retraité de 65 ans ne peut pas aborder l'investissement comme un trentenaire. Les placements à long terme risqués deviennent moins pertinents, au profit de solutions plus stables et accessibles rapidement.
D'ailleurs, les statistiques de l'INSEE montrent que l'espérance de vie moyenne en France est de 85 ans pour les femmes et 79 ans pour les hommes. Mais au-delà des chiffres, c'est surtout la qualité de vie et l'autonomie qui comptent. Personne ne veut se retrouver à 75 ans avec un capital bloqué dans un placement inaccessible alors qu'on a besoin de financer des soins ou d'adapter son logement.
Des besoins de liquidité accrus
À la retraite, vos revenus sont généralement fixes : pension de retraite, éventuelles rentes. Mais vos dépenses, elles, peuvent connaître des pics imprévus. Une prothèse dentaire qui coûte 3 000 euros, des travaux d'accessibilité dans la salle de bain, un véhicule adapté... Ces dépenses ne se programment pas toujours.
C'est pour cette raison qu'il devient essentiel de conserver une part importante de votre épargne sur des placements liquides, c'est-à-dire accessibles rapidement sans pénalité. Vous devez pouvoir retirer 5 000 ou 10 000 euros en quelques jours si nécessaire, sans devoir vendre à perte ou attendre des mois.
Les études montrent d'ailleurs que les dépenses de santé augmentent significativement après 70 ans. Selon la DREES, le reste à charge santé moyen pour un senior de plus de 70 ans atteint environ 1 200 euros par an, malgré les remboursements de la Sécurité sociale et de la mutuelle. Et ce chiffre peut exploser en cas de dépendance ou de pathologie lourde.
L'équilibre entre sécurité et rendement
Perdre 20% de votre capital à 35 ans, c'est embêtant mais récupérable. Perdre 20% à 70 ans, c'est souvent irrémédiable. Vous n'aurez ni le temps ni la capacité de reconstituer ce capital. C'est pourquoi la préservation de votre patrimoine devient la priorité absolue.
Mais attention, sécurité ne signifie pas rendement nul. Avec l'inflation qui tourne autour de 2 à 3% par an, laisser tout votre argent dormir sur un Livret A à 3% (taux 2024-2025) vous fait à peine préserver votre pouvoir d'achat. Il faut donc trouver des placements qui offrent un rendement raisonnable, entre 3 et 5% par an, tout en limitant les risques de perte en capital.
Le vrai défi, c'est d'accepter qu'on ne va plus doubler son capital. L'objectif devient plus modeste mais tout aussi important : maintenir son niveau de vie, se faire plaisir, aider ses enfants ou petits-enfants si on le souhaite, et transmettre sereinement.
Les placements sécurisés pour préserver son capital
Les livrets réglementés : une base solide
Le Livret A et le LDDS (Livret de Développement Durable et Solidaire) restent des incontournables pour les retraités. Pourquoi ? Parce qu'ils cochent toutes les cases de la sécurité : capital garanti, disponibilité immédiate, exonération totale d'impôts et de prélèvements sociaux.
Au 1er février 2025, le taux du Livret A est maintenu à 3%, ce qui reste attractif dans le contexte actuel. Vous pouvez y placer jusqu'à 22 950 euros (et 12 000 euros sur le LDDS), soit un total de près de 35 000 euros totalement sécurisés et liquides. Pour un couple, cela fait potentiellement 70 000 euros disponibles à tout moment.
Concrètement, si vous placez 20 000 euros sur votre Livret A, vous générez 600 euros d'intérêts nets par an, sans aucune démarche ni risque. C'est certes modeste, mais c'est une base incompressible qui vous permet de faire face aux imprévus sans toucher à vos autres placements.
Beaucoup de retraités sous-estiment l'importance de cette épargne de précaution. Ils investissent tout dans l'immobilier ou l'assurance-vie, puis se retrouvent coincés quand ils ont besoin d'argent rapidement. Les livrets réglementés constituent votre matelas de sécurité : conservez toujours l'équivalent de 6 à 12 mois de dépenses courantes sur ces supports.
Le fonds euros de l'assurance-vie
Si vous cherchez un cran au-dessus en termes de rendement, le fonds euros de l'assurance-vie est probablement le placement le plus adapté aux retraités. Il combine trois avantages majeurs : capital garanti, rendement supérieur aux livrets (entre 2,5% et 3,5% selon les contrats en 2024), et fiscalité très avantageuse après 8 ans de détention.
Le fonds euros fonctionne comme un compte d'épargne sécurisé, mais géré par un assureur qui investit principalement dans des obligations d'État et d'entreprises de qualité. Chaque année, les gains sont définitivement acquis et s'ajoutent à votre capital. Vous ne pouvez jamais perdre ce que vous avez gagné les années précédentes, ce qui est rassurant.
Prenons l'exemple de Marie, 68 ans, qui a placé 80 000 euros sur le fonds euros de son assurance-vie il y a 10 ans. Avec un rendement moyen de 2,8% par an, son capital atteint aujourd'hui environ 105 000 euros. Elle peut effectuer des retraits partiels quand elle le souhaite, et grâce à l'antériorité fiscale de plus de 8 ans, elle bénéficie d'un abattement de 4 600 euros par an sur les gains (9 200 euros pour un couple).
La disponibilité est également un point fort : vous pouvez récupérer tout ou partie de votre capital sous 48 à 72 heures, sans pénalité. C'est donc un placement qui reste liquide tout en offrant un meilleur rendement que les livrets. Pour un retraité, c'est souvent le cœur de la stratégie patrimoniale.
Les obligations d'État et obligations d'entreprises
Les obligations sont des titres de créance que vous achetez auprès d'un État ou d'une entreprise, qui s'engage à vous rembourser avec des intérêts à échéance. C'est un placement que beaucoup de retraités connaissent mal, mais qui mérite d'être considéré.
Les obligations d'État françaises (OAT) sont considérées comme extrêmement sûres. Actuellement, une obligation française à 10 ans offre un rendement autour de 3 à 3,5% par an. Si vous achetez pour 50 000 euros d'OAT, vous savez exactement combien vous allez récupérer à l'échéance, sauf défaut de l'État français (scénario très peu probable).
Les obligations d'entreprises bien notées (notation A ou supérieure) peuvent offrir des rendements légèrement supérieurs, entre 3,5% et 4,5%, moyennant un risque un peu plus élevé mais qui reste mesuré. L'idée n'est pas d'acheter des obligations d'entreprises fragiles, mais de grandes sociétés solides comme EDF, Orange, ou Vinci.
L'inconvénient principal des obligations individuelles, c'est qu'il faut souvent investir des montants importants (plusieurs dizaines de milliers d'euros) et qu'elles sont moins liquides que les fonds euros. Mais pour diversifier une partie de votre patrimoine avec un rendement prévisible, c'est une option à étudier, éventuellement via des fonds obligataires qui mutualisent les risques.
Les investissements pour générer des revenus complémentaires
L'immobilier locatif : un classique toujours pertinent
L'immobilier locatif reste ancré dans la culture française, et beaucoup de retraités possèdent un bien qu'ils louent pour compléter leur pension. C'est effectivement une solution qui peut générer des revenus réguliers, tout en constituant un patrimoine transmissible.
Avec un bien situé dans une ville moyenne ou un quartier recherché, vous pouvez espérer un rendement locatif brut entre 4% et 6% par an. Par exemple, un appartement acheté 150 000 euros et loué 650 euros par mois génère 7 800 euros de loyers annuels, soit un rendement brut de 5,2%. Après déduction des charges (taxe foncière, entretien, assurance), le rendement net tourne autour de 3,5% à 4%.
Mais attention, l'immobilier locatif n'est pas un placement passif, surtout à la retraite. Il faut gérer les locataires, les réparations, les périodes de vacance locative. À 70 ou 75 ans, avez-vous vraiment envie de courir après les loyers impayés ou de gérer une chaudière en panne un dimanche soir ?
C'est pour cette raison que certains retraités choisissent de vendre leur bien locatif pour réinvestir dans des placements plus simples à gérer, comme les SCPI. D'autres délèguent la gestion à une agence immobilière, mais cela coûte entre 6% et 10% des loyers. Il faut donc bien réfléchir à votre capacité et votre envie de gérer cet investissement sur le long terme.
Les SCPI : l'immobilier sans contraintes de gestion
Les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier) sont souvent surnommées "l'immobilier papier". Le principe est simple : vous achetez des parts d'une société qui détient et gère un parc immobilier professionnel (bureaux, commerces, entrepôts). Vous percevez ensuite des revenus locatifs trimestriels, proportionnels au nombre de parts détenues.
C'est un placement particulièrement adapté aux retraités qui veulent profiter des avantages de l'immobilier (revenus réguliers, valeur patrimoniale) sans les inconvénients de la gestion directe. Plus de locataires à gérer, plus de travaux à superviser, plus d'impayés à gérer. La société de gestion s'occupe de tout.
Les rendements distribués par les SCPI de qualité oscillent entre 4,5% et 5,5% par an en 2024-2025. Si vous investissez 50 000 euros dans une SCPI qui distribue 5% par an, vous percevez 2 500 euros de revenus annuels, soit environ 625 euros par trimestre. C'est un complément de revenu appréciable pour arrondir votre pension.
Jean-Pierre, 71 ans, a investi 80 000 euros dans deux SCPI différentes il y a 5 ans. Il perçoit environ 4 000 euros par an, qu'il utilise pour financer ses vacances et aider ses petits-enfants. "Je ne m'occupe de rien, je reçois mes revenus tous les trimestres, et la valeur de mes parts a même légèrement augmenté. C'est vraiment un placement tranquille", témoigne-t-il.
Attention toutefois, les SCPI ne sont pas totalement liquides. Si vous voulez revendre vos parts, cela peut prendre quelques semaines ou mois selon l'état du marché. Il ne faut donc pas y investir de l'argent dont vous pourriez avoir besoin dans l'urgence. Réservez les SCPI pour une partie de votre patrimoine que vous pouvez immobiliser sur 8 à 10 ans minimum.
Les dividendes d'actions de rendement
Investir en bourse à la retraite ? L'idée peut sembler risquée, mais il existe une approche spécifique pour les seniors : miser sur des actions d'entreprises solides et matures qui versent des dividendes réguliers et élevés. On parle d'actions de rendement.
Des sociétés comme Total Energies, Sanofi, Orange, ou encore des entreprises du secteur bancaire ou des infrastructures distribuent chaque année des dividendes représentant 4% à 6% du cours de l'action. Si vous investissez 30 000 euros dans un portefeuille diversifié d'actions à dividendes, vous pouvez espérer percevoir entre 1 200 et 1 800 euros de dividendes annuels.
L'avantage, c'est que contrairement aux intérêts d'obligations, les dividendes ont tendance à augmenter avec le temps si l'entreprise se porte bien. Total Energies, par exemple, a augmenté son dividende presque chaque année depuis 20 ans, sauf pendant la crise de 2020.
Mais attention, investir en actions comporte toujours un risque de perte en capital. Le cours de l'action peut baisser, même si l'entreprise continue de verser des dividendes. C'est pourquoi il est essentiel de diversifier (au moins 10 à 15 entreprises différentes de secteurs variés) et de ne placer sur ce type de support qu'une partie limitée de votre patrimoine, typiquement entre 10% et 20% maximum.
Martine, 65 ans, a constitué un portefeuille de 25 000 euros d'actions à dividendes via un PEA (Plan d'Épargne en Actions). Elle touche environ 1 300 euros de dividendes par an, totalement exonérés d'impôts grâce à l'antériorité de son PEA ouvert depuis plus de 5 ans. "Je ne regarde pas les fluctuations quotidiennes. Ce qui m'intéresse, c'est le versement régulier de mes dividendes qui complètent ma retraite", explique-t-elle.
Diversifier intelligemment son patrimoine après 60 ans
La règle des 100 moins votre âge
Il existe une règle simple et efficace pour déterminer quelle part de votre patrimoine vous pouvez investir sur des placements risqués (actions, immobilier) : soustraire votre âge de 100. Le résultat vous donne le pourcentage maximum à placer sur des actifs volatils.
Par exemple, si vous avez 70 ans, la formule donne 100 - 70 = 30. Vous pouvez donc placer jusqu'à 30% de votre patrimoine sur des supports risqués (actions, SCPI, immobilier), et les 70% restants sur des placements sécurisés (fonds euros, livrets, obligations).
Cette règle n'est évidemment pas une science exacte, mais elle a le mérite d'être simple et de s'adapter automatiquement à votre âge. Plus vous vieillissez, plus vous sécurisez. À 80 ans, vous ne devriez plus avoir que 20% en placements risqués, le reste étant sécurisé et disponible pour faire face aux dépenses de santé ou de dépendance qui peuvent survenir.
Certains conseillers patrimoniaux proposent même une variante encore plus prudente pour les retraités : la règle des 90 ou 80 moins votre âge. Cela permet de sécuriser encore davantage le capital, au détriment d'un rendement potentiellement un peu plus faible. Tout dépend de votre situation personnelle, de vos besoins de revenus, et de votre aversion au risque.
L'assurance-vie multisupport : flexibilité et fiscalité
L'assurance-vie multisupport est un outil puissant pour les retraités car elle permet de combiner sécurité et dynamisme au sein d'un même contrat. Vous pouvez répartir votre capital entre le fonds euros (sécurisé) et des unités de compte (actions, obligations, immobilier) selon votre profil.
L'intérêt majeur, c'est la flexibilité. Vous pouvez ajuster votre allocation au fil du temps. Par exemple, débuter avec 70% en fonds euros et 30% en unités de compte, puis progressivement sécuriser en passant à 85% fonds euros quelques années plus tard. Tout cela se fait sans fiscalité, tant que vous n'effectuez pas de retrait.
La fiscalité de l'assurance-vie après 8 ans est également un atout considérable. Vous bénéficiez d'un abattement annuel de 4 600 euros (9 200 euros pour un couple) sur les gains lors des retraits. Concrètement, si vous avez besoin de retirer 15 000 euros et que la part de gains représente 5 000 euros, vous ne serez imposé que sur 400 euros (5 000 - 4 600) au taux de 7,5% pour la flat tax, soit seulement 30 euros d'impôts plus les prélèvements sociaux.
C'est cette souplesse qui fait de l'assurance-vie l'un des placements préférés des retraités français. Vous pouvez effectuer des retraits partiels programmés (par exemple 500 euros par mois) pour compléter votre pension, tout en laissant le capital continuer à fructifier sur la partie non consommée.
Le PER en phase de sortie
Le Plan d'Épargne Retraite (PER) est souvent associé à la phase active de constitution de l'épargne, mais il offre aussi des options intéressantes une fois à la retraite. Si vous avez alimenté un PER pendant votre vie active, vous devez maintenant choisir comment récupérer cette épargne.
Vous avez deux grandes options : sortir en capital (récupérer tout l'argent d'un coup ou par fractions) ou sortir en rente viagère (percevoir un complément de revenu jusqu'à la fin de votre vie). Chaque option a ses avantages selon votre situation.
La sortie en capital est intéressante si vous avez un projet précis (achat de résidence principale, donation, travaux importants) ou si vous voulez garder la main sur la gestion de ce capital. L'inconvénient, c'est que le capital est imposable au barème de l'impôt sur le revenu l'année de sa perception, ce qui peut faire un choc fiscal si vous sortez une somme importante d'un coup. Il est donc souvent préférable d'étaler les retraits sur plusieurs années.
La sortie en rente viagère garantit un revenu régulier jusqu'à votre décès, ce qui peut être rassurant pour compléter votre pension. La rente est partiellement imposable (entre 30% et 70% selon votre âge au moment de la liquidation), et elle peut être réversible sur votre conjoint. L'inconvénient, c'est que vous n'avez plus accès au capital et que si vous décédez prématurément, vous (ou vos héritiers) aurez "perdu" une partie de l'épargne.
Pour beaucoup de retraités, une solution hybride est pertinente : sortir une partie en capital (par exemple 30% pour financer des projets ou constituer une réserve) et convertir le reste en rente viagère pour sécuriser un revenu complémentaire garanti à vie.
Les investissements à éviter ou à limiter à la retraite
Les placements trop risqués ou volatils
Passé 60 ans, certains placements deviennent tout simplement inadaptés. Les actions de petites capitalisations (small caps), les cryptomonnaies, les investissements dans les startups ou le private equity sont des exemples de placements qui peuvent perdre 30%, 50% voire 100% de leur valeur.
Le Bitcoin et les cryptomonnaies attirent parfois les retraités qui espèrent "rattraper" les rendements qu'ils voient dans les médias. C'est une erreur majeure. La volatilité est telle qu'on peut voir son capital divisé par deux en quelques semaines. À 70 ans, on n'a pas la capacité de se refaire après une telle perte.
De même, les produits dérivés, les CFD (Contracts for Difference), ou les placements avec effet de levier sont à proscrire absolument. Ces produits sont conçus pour des investisseurs professionnels qui comprennent parfaitement les mécanismes et peuvent se permettre de perdre. Pour un retraité qui a mis des décennies à constituer son patrimoine, c'est du suicide financier.
Si vous avez vraiment envie de "jouer" un peu, limitez-vous à une toute petite partie de votre patrimoine que vous êtes prêt à perdre sans que cela impacte votre quotidien. Par exemple, 2 000 ou 3 000 euros maximum sur des actions spéculatives ou des cryptomonnaies, en considérant que cet argent peut disparaître complètement. Le reste de votre patrimoine doit rester sur des placements solides et prévisibles.
Les produits complexes et peu liquides
Méfiez-vous des produits d'investissement que vous ne comprenez pas bien. Les produits structurés, certains contrats d'assurance-vie en unités de compte complexes, les GFI (Groupements Forestiers d'Investissement) ou GFA (Groupements Fonciers Agricoles) peuvent sembler attractifs sur le papier, mais ils comportent souvent des frais élevés et une liquidité très faible.
Un produit structuré, par exemple, peut promettre un rendement de 6% par an "sous conditions". Mais si vous lisez les petites lignes, vous découvrez que ce rendement n'est garanti que si l'indice de référence ne baisse pas de plus de 30%, et que votre capital est bloqué pendant 8 ans. Si vous avez besoin de sortir avant, vous risquez de perdre une partie significative de votre investissement.
Les GFI et GFA peuvent offrir des avantages fiscaux intéressants (réduction d'IFI notamment), mais votre argent est bloqué pendant 10, 15 voire 20 ans, et la revente des parts est souvent difficile. Pour un retraité, c'est rarement adapté sauf si vous avez un patrimoine très important et que vous n'avez aucun besoin de liquidité sur cette somme.
La règle d'or : si on vous présente un placement et que vous ne comprenez pas parfaitement comment il fonctionne après deux explications, n'investissez pas. Restez sur des placements simples, transparents, dont vous comprenez les mécanismes et les risques.
Les arnaques visant spécifiquement les seniors
Malheureusement, les seniors sont une cible privilégiée des escrocs en tout genre. Les arnaques financières se multiplient, et elles sont de plus en plus sophistiquées. Voici les principales à connaître pour les éviter absolument.
Le phishing bancaire reste très répandu. Vous recevez un email ou un SMS qui semble provenir de votre banque, vous demandant de cliquer sur un lien pour "vérifier votre compte" ou "débloquer une opération". Une fois que vous entrez vos identifiants, les escrocs ont accès à votre compte. Aucune banque ne vous demandera jamais vos codes confidentiels par email ou SMS.
Les faux placements "miracles" se développent aussi. On vous promet des rendements de 10%, 15% voire 20% par an sans risque, souvent sur des investissements exotiques (diamants, métaux précieux, vignobles, terres rares). C'est toujours une arnaque. Si c'était si rentable et sans risque, les banques et assureurs le proposeraient en masse. La règle est simple : un rendement élevé implique toujours un risque élevé.
Les démarchages téléphoniques agressifs constituent également un signal d'alerte. Si quelqu'un vous appelle pour vous proposer un placement en vous mettant la pression ("l'offre se termine ce soir", "il ne reste que 3 places"), raccrochez immédiatement. Les vrais conseillers financiers ne font jamais de vente forcée.
En cas de doute, prenez le temps de la réflexion. Parlez-en à vos enfants, à votre banquier habituel, vérifiez que l'entreprise qui vous démarch e est bien enregistrée auprès de l'ORIAS (registre des intermédiaires en assurance, banque et finance). Et rappelez-vous : aucun placement sérieux ne nécessite une décision dans l'urgence.
Optimiser la fiscalité de ses placements à la retraite
La fiscalité avantageuse de l'assurance-vie après 8 ans
L'assurance-vie détient un avantage fiscal majeur pour les retraités : après 8 ans de détention du contrat, vous bénéficiez d'une fiscalité très allégée sur vos retraits. C'est l'un des rares placements où le temps joue vraiment en votre faveur.
Concrètement, sur les gains générés par votre assurance-vie, vous profitez d'un abattement annuel de 4 600 euros si vous êtes seul, et de 9 200 euros si vous êtes en couple (abattement par personne). Seule la part excédant cet abattement est imposée, et encore, à un taux favorable de 7,5% (au lieu des 12,8% habituels), auquel s'ajoutent les prélèvements sociaux de 17,2%.
Prenons un exemple concret. Vous avez versé 100 000 euros sur votre assurance-vie il y a 10 ans, et votre contrat vaut aujourd'hui 130 000 euros (30 000 euros de gains). Vous décidez de retirer 20 000 euros. Sur ces 20 000 euros, la part de gains représente environ 4 615 euros (calcul proportionnel : 30 000 / 130 000 × 20 000). Grâce à votre abattement de 4 600 euros, seuls 15 euros de gains seront imposés, soit une taxation dérisoire.
Pour un couple retraité avec deux contrats d'assurance-vie de plus de 8 ans, il est possible de retirer jusqu'à environ 47 000 euros par an (en tenant compte de l'abattement de 9 200 euros sur les gains) sans quasiment payer d'impôts, juste les prélèvements sociaux. C'est un complément de revenus très confortable, fiscalement optimisé.
Voilà pourquoi tant de conseillers recommandent d'ouvrir une assurance-vie le plus tôt possible, même avec une petite somme, pour que l'antériorité fiscale commence à courir. À 60 ans, vous avez encore le temps d'ouvrir un contrat et de profiter de ces avantages à partir de 68 ans.
Les abattements sur les plus-values immobilières
Si vous possédez un bien immobilier locatif et que vous envisagez de le vendre, la fiscalité des plus-values immobilières comporte des abattements intéressants liés à la durée de détention. Plus vous conservez votre bien longtemps, moins vous payez d'impôts à la revente.
Pour l'impôt sur le revenu, vous bénéficiez d'un abattement de 6% par an à partir de la 6e année de détention, puis de 4% la 22e année. Résultat : après 22 ans, la plus-value est totalement exonérée d'impôt sur le revenu. Pour les prélèvements sociaux, l'exonération totale intervient après 30 ans de détention.
Concrètement, si vous avez acheté un appartement il y a 25 ans et que vous le revendez aujourd'hui avec une plus-value de 100 000 euros, vous ne paierez aucun impôt sur le revenu (exonération totale après 22 ans), mais vous devrez encore régler les prélèvements sociaux sur environ 70 000 euros (abattement partiel), soit environ 12 000 euros de taxes.
Pour les résidences principales, la fiscalité est encore plus avantageuse : la plus-value est totalement exonérée d'impôt et de prélèvements sociaux, quelle que soit la durée de détention. C'est l'un des derniers niches fiscales vraiment intéressantes en France.
Cette fiscalité avantageuse peut orienter vos décisions d'investissement. Si vous approchez des seuils d'exonération (22 ans ou 30 ans), il peut être pertinent d'attendre un peu avant de vendre pour optimiser votre situation fiscale. À l'inverse, si vous venez d'acheter un bien et que vous envisagez de le revendre rapidement, la fiscalité sera lourde (36,2% de taxation sur la totalité de la plus-value).
Le prélèvement forfaitaire unique (PFU)
Depuis 2018, la plupart des revenus du capital (intérêts, dividendes, plus-values mobilières) sont soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique, aussi appelé "flat tax", au taux global de 30% (12,8% d'impôt + 17,2% de prélèvements sociaux). Cette fiscalité s'applique automatiquement, sauf si vous optez expressément pour le barème progressif de l'impôt sur le revenu.
Pour les retraités aux revenus modestes, l'option pour le barème peut être avantageuse. Si votre taux marginal d'imposition est de 0% ou 11%, vous payerez moins d'impôts en choisissant le barème (0% ou 11% d'impôt + 17,2% de prélèvements sociaux) plutôt que la flat tax à 30%.
Par exemple, un couple retraité qui perçoit 2 000 euros de dividendes d'actions dans l'année et dont le revenu fiscal de référence est faible aura intérêt à opter pour le barème. Au lieu de payer 600 euros de taxes (30% × 2 000), ils ne paieront que 344 euros (17,2% de prélèvements sociaux), soit une économie de 256 euros.
Attention toutefois, cette option pour le barème doit être exercée sur l'ensemble de vos revenus du capital, pas au cas par cas. Il faut donc faire une simulation globale avec votre conseiller fiscal ou votre expert-comptable pour déterminer quelle option est la plus avantageuse dans votre situation.
Les revenus des livrets réglementés (Livret A, LDDS, LEP) et les intérêts du fonds euros de l'assurance-vie (tant que vous ne faites pas de retrait) restent exonérés de toute fiscalité, ce qui en fait des placements particulièrement attractifs pour les petits et moyens patrimoines.
Préparer la transmission de son patrimoine
L'assurance-vie : l'outil de transmission par excellence
Au-delà de son rôle de placement, l'assurance-vie est l'outil de transmission patrimoniale le plus efficace en France. Le capital transmis via une assurance-vie bénéficie d'une fiscalité ultra-avantageuse, bien plus que la succession classique.
Pour les versements effectués avant vos 70 ans, chaque bénéficiaire (vos enfants, petits-enfants, conjoint, etc.) profite d'un abattement de 152 500 euros sur les capitaux reçus. Au-delà de ce montant, une taxe de 20% s'applique jusqu'à 700 000 euros, puis 31,25% au-delà. C'est nettement plus avantageux que les droits de succession classiques.
Prenons un exemple concret. Vous avez alimenté votre assurance-vie avec 200 000 euros entre 60 et 69 ans, et au moment de votre décès, le contrat vaut 280 000 euros. Si vous avez désigné vos deux enfants comme bénéficiaires à parts égales, chacun recevra 140 000 euros totalement exonérés de taxation (en dessous de l'abattement de 152 500 euros). Ils n'auront rien à payer.
En comparaison, si ces 280 000 euros avaient été transmis via votre succession classique, après abattement de 100 000 euros par enfant, chaque enfant aurait été taxé sur 40 000 euros au taux de 20%, soit 8 000 euros de droits à payer. L'économie fiscale est donc significative.
Pour les versements effectués après 70 ans, la fiscalité est moins avantageuse : un abattement global de 30 500 euros (tous bénéficiaires confondus), puis taxation selon le barème classique des successions. Cela reste intéressant, mais moins qu'avant 70 ans. C'est pour cette raison que beaucoup de conseils patrimoniaux recommandent d'alimenter son assurance-vie avant 70 ans si on souhaite optimiser la transmission.
L'autre avantage majeur de l'assurance-vie, c'est que les capitaux transmis n'entrent pas dans la succession. Vos héritiers reçoivent l'argent directement de l'assureur, sans passer par le notaire, ce qui accélère considérablement le processus. Dans certains cas, les bénéficiaires peuvent récupérer les fonds en quelques semaines, contre plusieurs mois voire un an pour une succession classique bloquée.
La donation avant 80 ans
Au-delà de l'assurance-vie, la donation de votre vivant est un excellent moyen d'aider vos enfants ou petits-enfants tout en optimisant la fiscalité. Vous bénéficiez d'abattements fiscaux qui se renouvellent tous les 15 ans, ce qui permet de transmettre progressivement votre patrimoine sans taxation.
Chaque parent peut donner jusqu'à 100 000 euros par enfant tous les 15 ans sans payer aucun droit de donation. Pour un couple, cela fait 200 000 euros par enfant, et si vous avez deux enfants, vous pouvez transmettre 400 000 euros totalement exonérés. Au-delà, les donations sont taxées selon un barème progressif (5% à 45% selon le montant).
Il existe également un abattement spécifique pour les donations aux petits-enfants : 31 865 euros par grand-parent et par petit-enfant, également renouvelable tous les 15 ans. Si vous avez quatre petits-enfants, vous pouvez leur donner 127 460 euros chacun (en couple) tous les 15 ans, sans fiscalité.
L'intérêt de donner avant 80 ans, c'est que vous pouvez bénéficier d'un abattement supplémentaire de 31 865 euros pour les dons de sommes d'argent, en plus de l'abattement classique de 100 000 euros. Cela permet d'optimiser encore davantage la transmission.
Beaucoup de retraités hésitent à donner de leur vivant, par peur de se retrouver à court d'argent plus tard. C'est une crainte légitime, mais il existe des solutions intermédiaires comme la donation avec réserve d'usufruit. Vous donnez un bien (par exemple un appartement locatif) tout en conservant l'usufruit, c'est-à-dire le droit d'en percevoir les loyers jusqu'à votre décès. Vos enfants deviennent propriétaires, mais vous continuez à profiter des revenus.
Le démembrement de propriété
Le démembrement de propriété est une technique patrimoniale sophistiquée, mais qui peut être très pertinente pour les retraités propriétaires d'un bien immobilier. Le principe : vous séparez la nue-propriété (le fait de posséder le bien) de l'usufruit (le droit d'utiliser le bien ou d'en percevoir les revenus).
Concrètement, vous pouvez vendre ou donner la nue-propriété de votre résidence principale ou secondaire à vos enfants, tout en conservant l'usufruit jusqu'à votre décès. Pendant cette période, vous continuez à vivre dans le bien ou à le louer, et vos enfants ne peuvent rien faire sans votre accord. À votre décès, ils récupèrent automatiquement la pleine propriété, sans passer par la succession.
L'avantage fiscal est important : la valeur de la nue-propriété est calculée selon un barème fiscal qui dépend de votre âge. À 70 ans, la nue-propriété représente 60% de la valeur du bien. Si votre maison vaut 300 000 euros, la nue-propriété vaut fiscalement 180 000 euros, et c'est ce montant qui entre dans le calcul des droits de donation (avec les abattements de 100 000 euros par parent et par enfant).
Cette technique permet de transmettre un bien immobilier de forte valeur avec une fiscalité réduite, tout en continuant à en profiter jusqu'à la fin. C'est une solution particulièrement adaptée aux résidences secondaires que vous souhaitez transmettre à vos enfants, mais que vous voulez continuer à utiliser pendant vos vacances.
Le démembrement nécessite l'intervention d'un notaire et une réflexion approfondie, car c'est un acte juridique qui engage définitivement. Mais pour les retraités propriétaires d'un patrimoine immobilier conséquent, c'est un outil de transmission à ne pas négliger.
Cas pratiques : stratégies d'investissement selon votre profil
Profil prudent : privilégier la sécurité
Claude, 68 ans, a une pension de retraite de 1 800 euros par mois et un capital de 150 000 euros à placer. Il souhaite avant tout préserver son argent et disposer d'une épargne disponible en cas de besoin, notamment pour des dépenses de santé. Il ne veut prendre aucun risque.
Stratégie recommandée :
- 20 000 euros sur Livret A et LDDS (épargne de précaution immédiate)
- 100 000 euros sur fonds euros d'assurance-vie (rendement sécurisé de 2,5-3%)
- 30 000 euros sur obligations d'État françaises à 5 ans (rendement garanti de 3%)
Avec cette répartition, Claude génère environ 3 600 euros de revenus complémentaires par an (300 euros par mois) sans aucun risque en capital. Il peut effectuer des retraits partiels sur son assurance-vie à tout moment si besoin, et son épargne de précaution lui permet de faire face à un imprévu de 20 000 euros immédiatement.
Cette stratégie est typique d'un profil très prudent, qui privilégie la tranquillité d'esprit et la disponibilité du capital plutôt que la recherche de performances élevées. Le rendement global tourne autour de 2,4% net par an, ce qui permet de préserver le pouvoir d'achat face à l'inflation.
Profil équilibré : combiner rendement et protection
Françoise et Michel, 65 ans tous les deux, perçoivent ensemble 3 200 euros de pension mensuelle. Ils disposent d'un capital de 250 000 euros et d'un appartement locatif qui leur rapporte 600 euros de loyer net par mois. Ils souhaitent faire fructifier leur capital tout en limitant les risques.
Stratégie recommandée :
- 30 000 euros sur livrets réglementés (épargne de précaution)
- 120 000 euros sur assurance-vie (80 000 en fonds euros, 40 000 en unités de compte diversifiées)
- 60 000 euros sur SCPI de qualité (revenus locatifs complémentaires)
- 40 000 euros sur un portefeuille d'actions à dividendes via PEA (diversification)
Cette allocation permet de générer environ 9 000 euros de revenus complémentaires annuels, soit 750 euros par mois, en plus des 600 euros de loyer de leur appartement. Le couple dispose ainsi de revenus totaux d'environ 4 550 euros par mois, ce qui leur assure un niveau de vie confortable.
La part risquée représente environ 40% du patrimoine (unités de compte, SCPI, actions), ce qui correspond bien à la règle des 100 moins l'âge (100 - 65 = 35% recommandés). Le reste est sécurisé et disponible rapidement. Cette stratégie équilibrée offre un rendement global visé d'environ 3,5 à 4% par an, tout en maintenant une protection solide du capital.
Profil dynamique : accepter une part de risque maîtrisé
Antoine, 62 ans, vient de prendre sa retraite avec une bonne pension de 2 800 euros par mois. Il a constitué un capital de 400 000 euros pendant sa carrière et souhaite le faire fructifier pour profiter pleinement de sa retraite, aider ses enfants, et voyager. Il accepte une part de risque modéré.
Stratégie recommandée :
- 40 000 euros sur livrets réglementés et compte à terme (épargne de précaution)
- 150 000 euros sur assurance-vie (70 000 en fonds euros, 80 000 en unités de compte diversifiées)
- 100 000 euros sur SCPI et immobilier locatif
- 80 000 euros sur PEA avec portefeuille d'actions diversifiées
- 30 000 euros en obligations d'entreprises bien notées
Cette allocation dynamique place environ 45% du patrimoine sur des actifs risqués (immobilier, actions, UC), ce qui est légèrement supérieur à la recommandation classique mais reste raisonnable pour quelqu'un de 62 ans en bonne santé et disposant de revenus suffisants.
Le rendement global visé se situe entre 4,5% et 5,5% par an, soit 18 000 à 22 000 euros de revenus complémentaires annuels. Antoine peut ainsi maintenir son niveau de vie, financer ses voyages (budget annuel de 8 000 euros), et mettre de côté pour aider ses enfants dans leurs projets immobiliers.
Cette stratégie nécessite toutefois une surveillance régulière et des arbitrages possibles en fonction de l'évolution des marchés. Antoine devra progressivement sécuriser son patrimoine en approchant des 70-75 ans, en réduisant la part d'actions et en augmentant celle des fonds euros et placements garantis.
Foire aux questions (FAQ)
Quel montant minimum faut-il pour commencer à investir à la retraite ?
Il n'y a pas vraiment de montant minimum. Vous pouvez ouvrir une assurance-vie avec 500 euros, acheter des parts de SCPI à partir de 1 000 euros, ou simplement optimiser votre Livret A. L'important n'est pas le montant de départ, mais d'avoir une stratégie cohérente et de diversifier progressivement. Même avec 20 000 euros, vous pouvez construire un portefeuille équilibré : 5 000 euros sur livret, 10 000 euros en fonds euros, et 5 000 euros en SCPI.
Doit-on vraiment garder de l'argent sur un Livret A alors que le rendement est faible ?
Oui, absolument. Le Livret A n'est pas là pour vous enrichir, mais pour vous protéger. C'est votre réserve de sécurité en cas d'imprévu : une hospitalisation, une réparation urgente sur votre logement, le remplacement de votre véhicule. L'argent est disponible immédiatement, sans perte en capital, sans fiscalité. Conservez toujours au moins 6 mois de dépenses courantes (soit 10 000 à 15 000 euros pour la plupart des retraités) sur des livrets réglementés.
Peut-on encore investir dans l'immobilier locatif après 65 ans ?
C'est possible, mais de moins en moins pertinent au fur et à mesure que vous vieillissez. L'immobilier locatif direct demande de la gestion, de l'entretien, et parfois de gérer des locataires difficiles. À 65 ans, si vous avez l'énergie et que vous aimez ça, pourquoi pas. Mais passé 70-75 ans, la gestion devient pesante. Les SCPI offrent une alternative bien plus adaptée : vous profitez des avantages de l'immobilier locatif sans aucune gestion, et vous pouvez revendre vos parts quand vous le souhaitez.
Comment savoir si on doit privilégier la sécurité ou la performance ?
Cela dépend de votre situation personnelle. Posez-vous ces questions : de combien avez-vous besoin chaque mois pour vivre confortablement ? Avez-vous des revenus complémentaires (loyers, rentes) ? Quelle est votre santé et celle de votre conjoint ? Avez-vous des enfants qui pourraient vous aider financièrement en cas de coup dur ? Si vos revenus couvrent largement vos besoins et que vous êtes en bonne santé, vous pouvez vous permettre d'être un peu plus dynamique. Si vous êtes juste financièrement, la sécurité doit primer. En cas de doute, consultez un conseiller en gestion de patrimoine indépendant.
Faut-il tout sécuriser en approchant des 80 ans ?
Pas nécessairement tout, mais progressivement oui. À 80 ans, votre horizon de placement se raccourcit et vos besoins de liquidité augmentent (santé, dépendance possible). Il est prudent de n'avoir plus que 15 à 20% maximum de votre patrimoine sur des actifs risqués, et de privilégier les fonds euros, livrets, et obligations. Mais cela dépend aussi de votre situation : si vous êtes en excellente santé, autonome, et que vous ne touchez pas à votre capital, vous pouvez conserver une stratégie un peu plus dynamique. L'essentiel est d'ajuster régulièrement votre allocation en fonction de votre état de santé et de vos besoins.
Est-il trop tard pour ouvrir une assurance-vie à 70 ans ?
Non, ce n'est jamais trop tard. Certes, vous ne profiterez de la fiscalité avantageuse qu'à partir de 78 ans (8 ans de détention), mais même avant, l'assurance-vie offre des avantages : sécurité du fonds euros, disponibilité du capital, transmission optimisée. Et si vous alimentez votre contrat avant 70 ans, vos bénéficiaires profiteront des abattements fiscaux de 152 500 euros chacun. Ouvrez un contrat même avec une somme modeste, et alimentez-le progressivement. C'est un placement qui reste pertinent à tout âge.
Investir à la retraite, ce n'est pas chercher à battre des records de performance ou à prendre des risques inconsidérés. C'est avant tout préserver ce que vous avez mis des années à constituer, générer des revenus complémentaires pour maintenir votre niveau de vie, et préparer sereinement la transmission à vos proches.
Les placements adaptés aux retraités privilégient la sécurité (fonds euros, livrets réglementés, obligations), la génération de revenus réguliers (SCPI, actions à dividendes, immobilier locatif), et la flexibilité (assurance-vie, disponibilité du capital). La diversification reste votre meilleure alliée : ne mettez pas tous vos œufs dans le même panier, et ajustez votre stratégie au fil des années.
N'oubliez jamais que votre patrimoine doit d'abord servir votre qualité de vie. Si vous devez choisir entre optimiser fiscalement vos placements et financer un voyage qui vous fait rêver, choisissez le voyage. L'argent est fait pour être utilisé intelligemment, pas pour dormir éternellement sur des comptes.
Si vous avez des doutes sur la meilleure stratégie à adopter, n'hésitez pas à consulter un conseiller en gestion de patrimoine indépendant (CGP). Il pourra analyser votre situation globale, vos objectifs, et vous proposer une allocation sur mesure. L'investissement dans un bon conseil se rentabilise rapidement par les erreurs évitées et l'optimisation fiscale.
Et parce que votre patrimoine ne se limite pas à vos placements financiers, pensez également à protéger votre santé. Une bonne mutuelle santé adaptée aux besoins des retraités vous permet de faire face aux dépenses médicales sans entamer votre capital. C'est un investissement dans votre tranquillité d'esprit. Vous pouvez comparer les meilleures offres sur Fauconis.fr pour trouver la complémentaire santé qui correspond à vos besoins et à votre budget.
Les informations présentées dans cet article sont fournies à titre informatif uniquement et ne constituent pas un conseil en investissement personnalisé. Chaque situation patrimoniale étant unique, nous vous recommandons de consulter un conseiller en gestion de patrimoine indépendant avant toute décision d'investissement.
Sources :
- Autorité des Marchés Financiers (AMF) - Guide de l'épargne et des placements
- Banque de France - Observatoire de l'épargne réglementée
- INSEE - Données sur le patrimoine des ménages français 2024
- Direction de la Recherche, des Études, de l'Évaluation et des Statistiques (DREES) - Reste à charge santé des seniors
- Service-Public.fr - Fiscalité des placements et donations
- Fédération Française de l'Assurance - Données sur l'assurance-vie en France
- ASPIM (Association française des Sociétés de Placement Immobilier) - Observatoire des SCPI 2024-2025