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28/11/2025
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Quelles démarches faire pour sa retraite ?

Vous approchez de la retraite et vous vous demandez par où commencer ? Entre les différents régimes, les documents à rassembler et les délais à respecter, il est normal de se sentir un peu perdu. Bonne nouvelle : avec une préparation méthodique démarrée au bon moment, ces démarches deviennent bien plus simples qu'elles n'y paraissent. Ce guide vous accompagne étape par étape pour aborder cette transition importante en toute sérénité.

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Pol de Fauconis
Quelles démarches faire pour sa retraite ?
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Quand commencer à préparer sa retraite ?

La première question que se posent la plupart des futurs retraités concerne le timing. Et la réponse pourrait vous surprendre : l'idéal est de s'y prendre bien plus tôt qu'on ne le pense.

Dès 55 ans, vous pouvez commencer à vérifier votre relevé de carrière sur le site de l'Assurance retraite. Cette étape n'a rien d'anecdotique. Marie, 58 ans, a découvert que quatre trimestres n'avaient jamais été comptabilisés pour un emploi saisonnier qu'elle avait occupé dans sa jeunesse. "Si je n'avais pas vérifié, j'aurais perdu plusieurs centaines d'euros par mois sur ma pension", confie-t-elle.

À 60 ans, il est temps de passer à la vitesse supérieure. C'est le moment de demander votre relevé de situation individuelle (RIS) qui récapitule tous vos droits. Vous avez travaillé dans le privé et le public ? Exercé une profession libérale à un moment de votre parcours ? Chaque régime doit être vérifié séparément.

Six mois avant la date souhaitée de départ, lancez officiellement vos démarches de liquidation. Ce délai peut sembler long, mais il permet d'absorber d'éventuels retards administratifs sans stress. Certaines caisses prennent plusieurs semaines, voire quelques mois, pour traiter les dossiers complets.

Les documents indispensables à rassembler

Préparer son dossier de retraite, c'est un peu comme constituer le puzzle de sa vie professionnelle. Certaines pièces sont évidentes, d'autres demandent parfois des recherches.

Votre carte d'identité ou passeport en cours de validité constitue la base. Ajoutez-y votre dernier avis d'imposition et un relevé d'identité bancaire (RIB) au nom sous lequel vous demanderez votre retraite.

Côté carrière, vous aurez besoin de vos bulletins de salaire, au minimum ceux de l'année en cours et de l'année précédente. Pour les périodes plus anciennes, votre relevé de carrière devrait suffire, sauf anomalie détectée. Dans ce cas, mieux vaut retrouver les bulletins concernés ou demander une attestation à votre ancien employeur.

Les situations particulières nécessitent des justificatifs spécifiques. Vous avez élevé des enfants ? Prévoyez les copies intégrales d'actes de naissance. Connu des périodes de chômage ? Conservez les attestations Pôle emploi. Effectué votre service militaire ? Le livret militaire sera demandé. Travaillé à l'étranger ? Les certificats de travail étrangers et les justificatifs de cotisations dans ces pays deviennent indispensables.

Jean, 64 ans, raconte : "J'avais travaillé trois ans en Allemagne dans les années 80. J'avais complètement oublié cette période jusqu'à ce que je vérifie mon relevé. Il m'a fallu deux mois pour obtenir les documents allemands, heureusement que je m'y étais pris à l'avance."

La demande de liquidation : mode d'emploi

Une fois vos documents rassemblés, place à la demande officielle de liquidation de vos droits. Trois solutions s'offrent à vous, chacune avec ses avantages.

La voie numérique séduit de plus en plus de seniors. Le site lassuranceretraite.fr propose un parcours guidé assez intuitif. Vous créez votre espace personnel si ce n'est déjà fait, puis vous suivez les étapes en téléchargeant vos justificatifs au format numérique. L'avantage ? Vous pouvez sauvegarder votre demande et y revenir plus tard si besoin. Le suivi de votre dossier se fait également en ligne, ce qui évite les coups de fil anxieux pour savoir où en est votre demande.

Le rendez-vous physique reste privilégié par ceux qui préfèrent l'échange humain. Prenez contact avec votre caisse de retraite pour fixer un rendez-vous. Le conseiller vérifie avec vous la complétude de votre dossier et peut repérer immédiatement les pièces manquantes. Certains apprécient particulièrement cette option : "Le conseiller a vu tout de suite que je pouvais bénéficier d'une majoration pour enfants que je n'avais même pas demandée", témoigne Françoise, 62 ans.

L'envoi postal, plus traditionnel, convient à ceux qui ne sont pas à l'aise avec Internet mais préfèrent gérer seuls leur dossier. Téléchargez le formulaire sur le site de votre caisse ou demandez-en un exemplaire papier. Remplissez-le soigneusement, joignez toutes les pièces demandées et envoyez le tout en recommandé avec accusé de réception. Cette précaution n'est pas superflue : elle constitue votre preuve de dépôt en cas de litige sur les délais.

Attention, si vous avez cotisé à plusieurs régimes (privé, public, professions libérales), vous devrez faire une demande auprès de chaque caisse concernée. La retraite unique inter-régimes n'existe pas encore, même si des progrès ont été faits pour simplifier les démarches.

Les erreurs classiques à éviter absolument

Certaines erreurs reviennent régulièrement et peuvent coûter cher, soit en retard de versement, soit en montant de pension.

L'erreur numéro un ? Attendre le dernier moment. "Je pensais avoir le temps, j'ai fait ma demande un mois avant mon départ", raconte Philippe, 63 ans. "Résultat : ma première pension est arrivée avec trois mois de retard, j'ai dû puiser dans mes économies pour tenir." Les caisses de retraite ne peuvent pas toujours traiter les dossiers en urgence, surtout pendant les périodes de forte activité en fin d'année.

Négliger la vérification du relevé de carrière arrive fréquemment. On fait confiance aux organismes pour avoir tout enregistré correctement. Pourtant, les oublis ou erreurs de saisie existent. Un trimestre manquant ici, une période mal comptabilisée là, et ce sont parfois des dizaines d'euros mensuels qui s'envolent. Prenez vraiment le temps d'éplucher votre relevé ligne par ligne.

Oublier de déclarer les périodes assimilées constitue une autre perte sèche. Le chômage indemnisé, les arrêts maladie de longue durée, le service militaire, les congés parentaux : toutes ces périodes comptent pour la retraite, mais encore faut-il les signaler et fournir les justificatifs.

Certains négligent aussi de comparer les différentes options de départ. Partir à 62 ans avec une décote ou attendre 67 ans pour le taux plein ? Continuer à travailler quelques mois de plus pour valider des trimestres supplémentaires ? Ces choix impactent durablement votre niveau de vie. Une simulation personnalisée, proposée gratuitement par les caisses de retraite, permet d'y voir clair.

Les démarches complémentaires souvent oubliées

Liquider sa retraite ne se limite pas à contacter sa caisse principale. Plusieurs démarches parallèles méritent votre attention.

Votre mutuelle santé nécessite une mise à jour. En tant que retraité, vous n'êtes plus couvert par la mutuelle d'entreprise (sauf portabilité temporaire). Il faut donc souscrire une complémentaire santé adaptée à vos nouveaux besoins. Cette transition doit être anticipée pour éviter toute interruption de garantie. Les besoins en santé évoluent avec l'âge, et une bonne couverture pour les soins optiques, dentaires et auditifs devient souvent prioritaire.

Vos impôts se calculent différemment une fois à la retraite. Le prélèvement à la source continue, mais le taux peut nécessiter un ajustement. Connectez-vous sur votre espace impots.gouv.fr pour mettre à jour votre situation. En cas de baisse significative de revenus, vous pouvez demander une modulation du taux pour éviter un prélèvement trop important qui serait régularisé seulement l'année suivante.

Les aides sociales deviennent accessibles selon votre situation. L'allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA, ex-minimum vieillesse) concerne les petites retraites. L'allocation personnalisée d'autonomie (APA) peut être demandée en cas de perte d'autonomie. Ces dispositifs nécessitent des démarches spécifiques auprès de votre département ou de votre caisse de retraite.

Pensez également à signaler votre changement de situation à votre banque, votre assureur habitation et automobile. Certains contrats proposent des tarifs préférentiels pour les retraités, autant en profiter.

Le cas particulier des carrières longues et pénibles

Vous avez commencé à travailler jeune ? La retraite anticipée pour carrière longue vous concerne peut-être. Ce dispositif permet de partir avant 62 ans, parfois dès 58 ans, si vous avez validé suffisamment de trimestres avant un certain âge.

Les conditions sont précises : avoir commencé à travailler avant 20 ans, justifier d'une durée d'assurance minimale et d'une durée cotisée spécifique. Claudine, partie à 60 ans grâce à ce dispositif, conseille : "J'ai dû prouver que j'avais bien travaillé à 18 ans. Sans mes bulletins de salaire de l'époque, que ma mère avait conservés, je n'aurais jamais pu partir plus tôt."

Les métiers pénibles ouvrent aussi des droits spécifiques via le compte professionnel de prévention (C2P, ex-compte pénibilité). Si vous avez été exposé à des facteurs de risques professionnels (travail de nuit, températures extrêmes, port de charges lourdes, bruit...), vous avez accumulé des points convertibles en trimestres de retraite.

Ces dispositifs ne sont pas automatiques. C'est à vous de faire valoir vos droits en fournissant les preuves nécessaires. Les employeurs n'ont pas toujours correctement déclaré l'exposition aux facteurs de pénibilité, d'où l'importance de vérifier votre compte et de le contester si besoin.

Anticiper la transition financière

Le passage à la retraite s'accompagne souvent d'une baisse de revenus. Selon votre situation, cette diminution peut atteindre 25 à 40% de votre dernier salaire. Cette réalité mérite une préparation financière sérieuse.

Trois à six mois avant votre départ, établissez un budget prévisionnel. Listez vos revenus futurs (pension de base, complémentaire, éventuels revenus locatifs) et vos charges fixes (logement, assurances, santé). Cette vision claire permet d'identifier les ajustements nécessaires.

Certaines dépenses vont diminuer naturellement : transport domicile-travail, repas à l'extérieur, garde-robe professionnelle. D'autres risquent d'augmenter : loisirs, santé, énergie si vous restez plus souvent chez vous. Gérard, retraité depuis deux ans, témoigne : "Je n'avais pas anticipé la hausse de mes dépenses de santé. Entre l'optique, les soins dentaires et le renouvellement de mon appareil auditif, ma première année de retraite a été financièrement tendue."

Les premiers mois de retraite peuvent aussi connaître un décalage de trésorerie. Votre dernier salaire tombe généralement fin du mois de départ, mais votre première pension arrive parfois avec un mois de décalage, voire plus si votre dossier a pris du retard. Prévoyez une épargne de précaution pour absorber ce trou éventuel.

S'informer et se faire accompagner

Face à la complexité des démarches, vous n'êtes pas seul. Plusieurs ressources peuvent vous épauler tout au long du processus.

Les points conseil retraite, présents dans toute la France, proposent des entretiens gratuits et personnalisés. Ces structures regroupent des conseillers de différents régimes de retraite qui peuvent répondre à vos questions spécifiques. L'entretien information retraite (EIR) est d'ailleurs un droit ouvert à tous dès 45 ans.

Les CICAS (Centres d'information, conseil et accueil des salariés) se spécialisent dans les retraites complémentaires Agirc-Arrco. Leurs conseillers vous aident à constituer votre dossier et à comprendre vos futurs droits.

Les mairies et centres communaux d'action sociale (CCAS) proposent souvent des permanences dédiées aux démarches administratives des seniors. Un coup de main bienvenu pour ceux qui ne sont pas à l'aise avec les outils numériques.

Votre entourage constitue également une ressource précieuse. Collègues déjà partis à la retraite, amis ayant vécu cette transition récemment : leurs retours d'expérience valent souvent tous les guides théoriques du monde. "Mon beau-frère m'a expliqué l'astuce pour scanner mes documents depuis mon téléphone, ça m'a changé la vie pour faire ma demande en ligne", sourit Monique, 61 ans.

La dimension santé de votre transition

La retraite marque un tournant pour votre protection santé. Sans la mutuelle d'entreprise, vous devez rapidement trouver une solution adaptée à vos besoins, qui évoluent généralement avec l'âge.

Les besoins en optique augmentent naturellement : presbytie, cataracte, dégénérescence maculaire. Un bon niveau de remboursement pour les lunettes et les examens ophtalmologiques devient prioritaire. Le dentaire aussi : bridges, couronnes, implants représentent des dépenses importantes après 60 ans. L'audiologie entre en jeu avec l'appareillage auditif, dont le coût peut atteindre plusieurs milliers d'euros.

La portabilité de votre mutuelle d'entreprise vous couvre encore 12 mois maximum après votre départ (sous conditions). Cette période de transition doit être mise à profit pour comparer les offres du marché et choisir une complémentaire santé retraité vraiment adaptée.

Attention au délai de carence de certains contrats : si vous attendez trop après la fin de votre portabilité, vous pourriez subir une période sans remboursements complémentaires pour certains soins. La continuité de couverture est essentielle.

Au-delà de la mutuelle, pensez aussi à faire un bilan de santé complet avant votre départ. Tant que vous êtes encore en activité, profitez des dispositifs de prévention proposés par votre caisse primaire d'assurance maladie. Diabète, cholestérol, tension : mieux vaut identifier les éventuels problèmes en amont et mettre en place un suivi adapté dès le début de votre retraite.


BON À SAVOIR

Simulez avant de décider

Avant de valider votre date de départ, effectuez plusieurs simulations sur le site lassuranceretraite.fr. Comparez les montants selon différentes dates de départ pour identifier le moment le plus avantageux financièrement. Parfois, quelques mois de travail supplémentaires peuvent significativement améliorer votre pension, surtout si vous êtes proche de valider des trimestres supplémentaires. À l'inverse, partir légèrement plus tôt avec une petite décote peut se révéler plus intéressant selon votre espérance de vie et vos projets.


FAQ

À quel âge puis-je partir à la retraite ?

L'âge légal de départ est fixé à 62 ans pour les générations nées à partir de 1955. Toutefois, partir à cet âge ne garantit pas le taux plein si vous n'avez pas cotisé tous vos trimestres. Pour bénéficier d'une retraite sans décote, vous devez soit avoir validé tous vos trimestres (entre 166 et 172 selon votre année de naissance), soit attendre 67 ans, âge auquel le taux plein s'applique automatiquement. Les carrières longues et certaines situations de handicap permettent des départs anticipés dès 58, 60 ou 61 ans selon les cas.

Combien de temps avant mon départ dois-je faire ma demande ?

L'idéal est de déposer votre demande de liquidation six mois avant votre date de départ souhaitée. Ce délai permet aux caisses de retraite de traiter votre dossier sereinement et de vous solliciter si des pièces manquent. Un dépôt tardif risque de retarder le versement de vos premières pensions. À l'inverse, une demande trop anticipée (plus d'un an à l'avance) ne sera généralement pas recevable. Commencez vos vérifications de relevé de carrière dès 55 ans, mais lancez la procédure officielle dans ce créneau de six mois.

Que faire si je constate des erreurs sur mon relevé de carrière ?

Contactez immédiatement votre caisse de retraite en fournissant les justificatifs prouvant l'erreur : bulletins de salaire, attestations employeur, contrats de travail. La correction peut prendre plusieurs semaines, d'où l'importance de vérifier votre relevé bien en amont. Les erreurs les plus fréquentes concernent les périodes de chômage, les petits boulots de jeunesse, les emplois à temps partiel ou les changements de nom. Pour les périodes très anciennes, si vous n'avez plus les documents, l'Assurance retraite peut parfois mener une enquête auprès des anciens employeurs ou consulter ses archives.

Ma mutuelle d'entreprise me couvre-t-elle encore après mon départ ?

Oui, grâce au mécanisme de portabilité, votre mutuelle d'entreprise continue de vous couvrir gratuitement pendant 12 mois maximum après votre départ à la retraite, à condition que vous ayez été couvert au moins un mois avant votre cessation d'activité. Cette période tampon vous laisse le temps de trouver une complémentaire santé adaptée à vos besoins de retraité. Attention toutefois : tous les contrats collectifs d'entreprise n'ouvrent pas droit à cette portabilité, notamment certains contrats dits "responsables solidaires". Vérifiez auprès de votre service RH ou de votre mutuelle actuelle les conditions exactes de votre portabilité.

Puis-je cumuler emploi et retraite ?

Oui, le cumul emploi-retraite est possible et même assez courant. Si vous avez liquidé toutes vos retraites (de base et complémentaires) et que vous remplissez les conditions du taux plein, vous pouvez reprendre une activité sans plafond de revenus (cumul emploi-retraite intégral). Si ces conditions ne sont pas réunies, vous pouvez quand même travailler mais vos revenus seront plafonnés selon votre situation. Attention : depuis la réforme de 2023, les nouveaux droits acquis pendant cette reprise d'activité ne génèrent plus de droits à retraite supplémentaires, sauf pour certains régimes spécifiques. Cette formule séduit ceux qui souhaitent compléter une petite pension ou maintenir une activité par plaisir sans renoncer à leurs droits à la retraite.

Préparer sa retraite demande de l'anticipation, de la méthode et un peu de patience administrative. En commençant vos vérifications dès 55 ans et en lançant vos démarches officielles six mois avant votre départ, vous mettez toutes les chances de votre côté pour une transition en douceur. N'oubliez pas que votre protection santé fait partie intégrante de cette préparation : une bonne complémentaire santé adaptée à vos besoins de retraité vous permettra d'aborder cette nouvelle étape sereinement, sans vous soucier des restes à charge pour vos soins.


Sources :

  • Assurance retraite (lassuranceretraite.fr)
  • Service public (service-public.fr)
  • Agirc-Arrco
  • Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités
  • CNAV (Caisse nationale d'assurance vieillesse)
  • Info Retraite (info-retraite.fr)

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